l’histoire de l’alcool en 100 dates , pt.3

Partie 1
Partie 2

1360 – première restrictions en allemagne

Francfort-sur-le-Main, Allemagne

L’art des distillateurs italiens prend rapidement en Allemagne.

Dans un manuscrit de 1320, le Burgermeister de la ville de Frickenhausen invite les citoyens à utiliser le vin distillé importé de Modène (à côté de Bologne et de sa célèbre école de médecine) comme moyen de défense efficace contre la peste et d’autres maladies contagieuses courantes. Voir 1276

Dans les mêmes années, Louis IV de Bavière descend en Italie pour être couronné empereur par le pape à Rome.
Il amene avec lui un médecin allemand, Hieronymus Burkhard 1., qui s’arrête à Modène pour étudier la distillation de l’eau-de-vie, très réputée en Allemagne.

Burkhard y passe près de 25 ans et à son retour, en 1351, reçoit de Louis de Bavière l’autorisation d’ouvrir les deux premières pharmacies de Berlin, à proximité de Cölln, sur la Spree, avec une licence impériale l’autorisant à distiller de l’eau-de-vie comme à Modène.

Pendant les 200 ans, ce droit de distiller reste réservé aux pharmaciens.
Dans l’ensemble de l’Allemagne, les apothicaires, les moines et les taverniers pratiquent une forme de distillation rudimentaire. La consommation récréative d’aqua vitae prend son essor dans les débits de boissons et les ménages. 

Les lourdes taxes prélevées en Franconie, en Hesse et ailleurs sont vues comme une provocation à la consommation des nouvelles boissons fortes.

A la fin du 14ème siècle, on boit de l’eau-de-vie dans toute l’Europe et les ordonnances comme celle de la ville de Francfort (compilée au musée Senckenberg) montrent que des mesures sévères sont nécessaires dans les zones rurales et dans les villes pour lutter contre le diable des eaux-de-vie (Schnapsteufel).

Dès 1360, l’ivresse publique est un problème endémique à Francfort, ce qui incite la municipalité à adopter les tout premiers édits réglementant le métier de distillateur pour endiguer l’ébriété sur la voie publique due au schnapsteufel, (diable des eaux-de-vie).
On dit souvent, à juste titre, que le vice de l’ivrognerie s’est accentué avec l’apparition des boissons alcoolisées fortes. 

Francfort entre dans le jeu de la répression exceptionnellement tôt, c’est au siècle suivant que les interdictions et réglementation deviendront plus fréquentes (le roi Henry IV d’Angleterre n’interdit l’alchimie qu’en 1404).

Sources et notes de bas de page :

1 Ne pas confondre avec le suisse Hieronymus Burckhardt (1680-1737)
–  Forbes, R.J. A Short History of the Art of Distillation. p.96 . Brill. 1970
– Pierini, Marco. The Business of Distilling in Italy : Taddeo Alderotti & Michele Savonarola. 2021
– Lippmann, Edmund O. Beiträge zur Geschichte der Naturwissenschaften und der Technik. Berlin. 1923

1375 – le soju captive l’aristocratie coréenne

Kaesong, Corée

Avant l’arrivée de son alcool national, la Corée a déjà une culture des boissons avancée, avec multiples vins de riz.
L’alcool est considéré comme un moyen de parvenir à la communion avec les Dieux, et le soju captive rapidement l’imagination nationale.
D’abord parmi l’aristocratie puis, parmi le peuple. 
L’alcool distillé coréen est mentionné pour la première fois dans le Jewang Ungi (1287), dans une histoire sur la fondation de la nation par le roi Jumong.

L’histoire prend place dans Kaesŏng et dit  :

Trois filles de Habaek, nommées Hwa, Son Hwa et Wi Hwa, cherchant à échapper à la chaleur, jouaient à l’étang Ungsim dans la rivière Chung (Apnok).
Le prince Hae Mo-Su fut frappé par leur beauté et envoya un vassal pour leur demander de la rencontrer, Mais elles refusèrent.
Par conséquent, sur les conseils de son vassal, le prince Hae Mo-Su construisit un palais majestueux et les invita à l’y rencontrer.
Les trois femmes ont accepté l’invitation et ont été traitées à l’alcool, après quoi elles sont devenues extrêmement ivres.

– Che wang un’gi (Jewang Ungi). 1287

Les spiritueux commencent à être produits dans la péninsule coréenne lors des invasions mongoles (1231-1259), sous la dynastie Goryeo.
Gengis Khan a introduit l’araq arabe en Mongolie, puis son peti-fils Kubilai Khan, premier empereur de la Dynastie Yuan, l’amène en Corée.

L’alcool suit la guerre.

Les campements militaires mongols de Gaegyeong (Kaesŏng), d’Andong et de l’île de Jeju sont devenus des centres de distillation.

Plusieurs décennies après le départ des mongols, l’alcool qu’ils ont laissé derrière eux fait des ravages.
Dans son livre sur les alcools coréens, le journaliste Robert Koehler cite fréquament des documents historiques décrivant une classe supérieure “gaspillant désormais sa fortune en soju et en soie”, et une armée dirigée par un général qui “s’est débauché avec du soju… rassemblant les courtisanes et les commandants sous lui pour le boire, nuit et jour”.

Si bien qu’en 1375, Wong U déclare “Désormais le soju sera strictement interdit”.
Une première mention du Soju, pas des plus élogieuses.

Sources :

– Park , Hyunhee. Soju A Global History. 2021
– Koheler, Robert. Korean Wines & Spirits: Drinks That Warm the Soul. Seoul Collection Co LTD. 2015
– Che wang un’gi (Jewang Ungi). 1287

1395 – les génois s’enfuient vers la moscovie

Caffa (aujourd’hui Théodosie, Ukraine) 

Troisième étape clé de l’arrivée de la distillation en Russie.
Si le traité de Nymphaeon (1261) et la bataille de Meloria (1284) n’ont, à première vue, aucun lien avec l’histoire de l’alcool ; ils sont pourtant l’explication de l’arrivée de la distillation en Europe de l’est.

Que ce soit Gênes qui ai régné sur les mers à cette époque n’a sans doute que peu d’incidence sur le résultat que nous connaissons.

En effet, des villes comme Pise et Venise étaient elles aussi proches de l’école de Bologne d’où sortait le savoir alchimique.
Quand bien même l’une ou l’autre serait sortie victorieuse en lieu et place de Gênes, les alchimistes et leurs alambics auraient quoi qu’il arrive atteint la Crimée.

Le fait est que c’est l’empire maritime de la République de Gênes qui a constituer la Gazarie : un ensemble de septs ports leur appartenant (Lausta, Caulita, Chimmero, Vosporo, Cembalo, Soldaia et le plus animé, Caffa, fondée en 1266).
Caffa devient le principal port marchand en mer Noire.
Une citadelle y est érigée pour sa défense entre 1340 et 1343.
La deuxième épidémie de peste noire y transite lors de son siège, en 1346, avant de rejoindre l’Italie et l’Europe par bateau.
Un véritable carrefour à la frontière entre deux mondes, pour le meilleur comme pour le pire.

On raconte qu’en 1386, les ambassadeurs de Caffa (aujourd’hui Théodosie) en route vers la Lituanie, font escale à la cours de Moscou.
Le grand consul de Gênes offre alors à Dimitri Donskoï, le grand prince de Moscou de l’aqua vitae de vin1.

Elle est toutefois présentée comme médicament et non comme boisson d’agrément (et ne plait pas du tout à ceux qui la gouttent).

Il ne s’agit que d’un petit présent lors d’une furtive visite diplomatique, mais c’est la première trace d’eau-de-vie sur le territoire Russe.

1386, c’est aussi le début d’une guerre entre empereurs mongols.

Moins de 10 ans plus tard, malheureusement, eau-de-vie et Russie vont être en phase de se lier sur le long terme.

Au printemps 1395, le Khan mongol Tamerlan (1370-1405) – “l’épée de l’islam” – détruit la Horde d’Or (descendants de Gengis Khan) et toutes ses villes en Crimée.
Caffa, bien qu’épargnée, est désorganisée2 et des marchands, alchimistes et ambassadeurs génois s’enfuient vers le nord à travers
la Moscovie avec leur aqua vitae médicinale.

Ces italiens en exil trouveront dans les monastères de Moscou un terrain fertile pour la distillation.
Cette nouvelle partique sera adaptée à cette nouvelle géographie, et le raisin laissera place aux céréales :
L’aqua vitae médicinale laissera place à la vodka récréative.

C’est l’un des paradoxe de l’histoire de la distillation : elle vient de l’est, et après un passage à l’ouest, elle y revient passée de boisson guérissante à boisson euphorisante. 

Notes de bas de page :

  1. Pryzhov, (1868) History of taverns in Russia in connection with the history of the russian people
  2. Grousset, René (1965) L’Empire des steppes, Attila, Gengis-Khan, Tamerlan. Paris.

1405 – aqua mortis, eau-de-mort

Irlande

De l’autre côté de la mer d’Irlande, la brasserie irlandaise est également en passe de devenir une industrie nationale.
La première première mention écrite d’une eau-de-vie distillée indique la mort d’un certain Richard MacRannnell, le jour de Noël 1405, pour avoir consommé en surabondance de l’aqua vitae. 

Le pauvre Richard MacRannell (?-1405) n’aura pas fini l’année.

1405. – Richard ou Risdard maGranell , chef de Moyntir-eolas, mourut à Noël en prenant en surabondance de l’aqua vitae, pour lui aqua mortis. 

The Annals of Clonmacnoise, being annals of Ireland, from the earliest period to 1408. Translated. 1627

Derrière cet évenement tragique et cette fête de fin d’année gâchée, la première mention d’eau-de-vie sur l’île irlandaise. 

Il existe une belle distinction entre aqua vitae et aqua vini dans le livre rouge d’Ossory, qui a été sauvé par le Dr Graves d’un tas d’ordures, résultat de l’incendie du château de Kilkenny en 1839. 
MacGeoghegan, dans ses annotations sur la mort du chef susmentionné, observe que la boisson n’était pas de l’aqua vitæ pour lui, mais plutôt de l’aqua mortis ; il remarque en outre qu’il s’agit de la première mention de l’utilisation de l’aqua vitæ, de l’usquebaugh ou du whisky dans les annales irlandaises.

Cusack, Mariy Frances. An Illustrated History of Ireland From AD 400 to 1800. 1868 

Le terme aqua mortis (eau-de-mort), est utilisé à plusieurs reprises, comme dans ce fameux discours de John Perrot, Lord Deputy :

En 1584, Sir John Perrot, alors Lord Deputy d’Irlande, lors de sa visite à la ville de Gahvay, s’adressa au maire et à la corporation et, entre autres, dénonça en termes forts le mal de l’intempérance qui commençait alors à se répandre : 
Qu’une ordonnance plus sévère soit prise pour interdire la fabrication de l’aqua vitae […] car l’aqua vita qui est vendue dans les tavernes devrait plutôt s’appeler aqua mortis, afin d’apaiser les gens et de les réconforter de quelque manière que ce soit, et de la même manière, toute leur famille.

Grindrod, Ralph Barnes. Bacchus. An essay on the Nature, Causes, Effects, and Cure, Intemperance. 1843

1444 – l’aqua compositae, un proto-amaro

Nord de l’Italie

Au 15ème siècle, la distillation est passée du stade expérimental au stade commercial, et Michele Savonarola (1385-1466) se plains que “l’aqua ardente est vendue sur les places à des gens pauvres et misérables”.

Le célèbre médecin italien Michele Savonarola (grand-père du plus célèbre et malheureux frère Girolamo) écrit son Libreto de Aqua Ardente, qui signifie Livret d’eau brûlante, à Ferrare, entre 1444 et 1450. 

C’est le premier traité entièrement consacré à l’eau de vie, même s’il l’appelle aqua ardente. Il y poursuit l’oeuvre des médecins de Bologne. voir 1276 
Les écrits Taddeo Alderotti (1223-1303) et Teodorico Borgognoni (1205-1298) ont introduits une modification majeure à l’héllenistique ambix (devenu Al-ambix au contact des arabes,) : un canale serpentinum.

Ce tuyau d’écoulement serpentin, refroidi dans une baignoire d’eau, devient la manière privilégiée de condenser les vapeurs d’alcool.

Michele Savonarola, dans son étude, fait une distinction entre aqua vitae (eau-de-vie), faite dans un ambix refroidi à l’air, et l’aqua vitis (eau-de-vigne) faite dans le nouveau type d’alambic avec un condenseur enroulé en forme de vigne.

Il y donne aussi des recette d’Aquae Compositae (eaux composées), des médicaments complexes et coûteux.
Les dix détaillés dans Liberto de Aqua Ardente en sont un bon exemple : elles utilisent en moyenne 22 plantes, ainsi que des pierres précieuses, de l’argent et de l’or1.

Quelques décennies plus tard, cependant, en partie grâce à l’invention de l’imprimerie (vers 1450), les formules de ces remèdes surgissent partout en Italie et en Allemagne.

Leur production et consommation se répandent dans toute l’Europe.

Elles sont rassemblées dans des pharmacopées : des manuels d’apothicaire regroupant les différentes formules médicinales.

Des vertueux médicaments au moment où Savonarola écrits ses lignes.

Mais un moins d’un siècle plus tard, Catherine de Médicis, alors marié à Henri II, fait importer de l’Alkermès à Chenonceau pour siroter un peu d’Italie.

Le livre Il Confetturiere Piemontese (le confiseur piémontais) publié à Turin en 1790 introduit l’idée que les spiritueux composés sont des boissons épicuriennes plutôt que strictement médicinales.
Et peu de temps après, en 1815, Ausano Ramazzotti sort le premier amaro (liqueur amère) commercial.

Note de bas de page :

  1. Wondich, David & Rothbaum, Noah. The Oxford Companion to Spirits and Cocktails. 2021

1474 – monopole d’état sur vin-de-pain

Russie

Les monastères de Moscovie ont été un terrain fertile pour la distillation.
La légende veut qu’aux alentours de 1430, Isidor, un Grec très astucieux, distille de l’alcool dans le monastère de Tchoudov et que, n’ayant pas d’autre matière première, ce contente d’utiliser du grain.
C’est probable, Isidor ayant voyagé en Italie au début des années 1430.
Ajoutons à cela l’arrivée de religieux italiens contraints de fuir la Crimée au début du siècle, et ça se tient. Et comme le dit Williaim Pokhlebkin :

Même si cette hypothèse n’est absolument pas prouvée, elle est tout à fait légitime en tant que suggestion, car la distillation de l’alcool en Russie n’a pu naître et se développer que dans les des monastères, sous protection de l’Église. 

– Pokhlebkin, William. A History Of Vodka, Moscou. 1991

Même elle n’a pas été initiée au monastère de Tchoudov par Isidor, la distillation d’alcools de grain (seigle et blé) se développe.
Si bien qu’elle elle est assez présente en 1472 pour qu’Ivan III “le grand” (1462-1505), instaure le premier monopole d’état sur la production et la vente de vin de pain (хлебное вино).

À partir de 1474, la production d’alcool est absolument réservée à l’État, comme le rapporte voyageur vénitien Josaphat Barbaro.

Ivan le Grand entre en conflit avec l’Eglise, visant à lui interdire de produire des boissons alcoolisées et à combler la brèche qu’elle a ouverte dans le monopole. Soucieuse de conserver ses privilèges, l’Église résiste.

Pendant longtemps, la vodka était semblable au whisky : elle avait le goût et l’odeur prononcée des grains utilisés pour la fabriquer, et était appelée vin de pain (ou vin de céréale).

Jusqu’au 20ème siècle, seul le vin de pain infusé d’herbes ou de baies était appelé vodka1.
L’alcool cristallin et sans nuances que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de vodka est apparait à la fin du 19ème siècle, après l’apparition de l’alambic à colonne pouvant produire de l’alcool rectifié, lorsque la monarchie commercialise cette mesure comme une initiative de santé, éliminant les impuretés du vin de pain fait maison.

Pour imaginer le goût que pouvait avoir le vin de pain, il faut se tourner vers ce qui est commercialisé aujourd’hui sous le nom de polugar (pot still vodka).

Note de bas de page :

  1. Michaud, Jon. From Bread Wine to Vodka. The New Yorker. april 05, 2012. 

1477 – des échanges entre le japon et la corée

Royaume de Ryūkyū, préfecture d’Okinawa (Japon)

En 1389, des relations sont établies entre les îles Ryūkyū, à l’extrême-sud du Japon, et le royaume de Corée.
Le roi de l’île d’Okinawa envoie des émissaires au royaume de Corée et leur offre du soufre, du sucre produit dans ses îles, et du Tenjiku Shu.
(Tenjiku est l’ancien nom donné à l’Inde en Asie orientale ; Shu signifie liqueur)
L’archipel échange alors déjà avec les reste de l’Asie, via les mers.

En 1477 les ambassadeurs coréens, dont Kim Biui, dérivent vers l’île la plus occidentale du Japon, située seulement à 120km à l’Est de Taïwan. 

Ils relatent que les Okinawaïens fabriquaient leurs propres boissons distillées pour concurrencer les boissons alcoolisées importées depuis des décennies par le Siam (actuelle Thaïlande)1.
En 1478, l’année suivante, des Coréens vont sur l’île principale d’Okinawa, et déclarant :

Il y a du saké, du saké boueux et du saké nanban, et le goût de ce saké nanban est comme le saké cuit au four coréen. 

– Les Annales de la dynastie Joseon. Corée. 1413-1865

En 1534,  des envoyés chinois visitent à leur tour les îles Ryūkyū.
Chen Kan, l’envoyé principal, rédige un compte rendu de son séjour dans un livre intitulé Shi Liu-ch’iu lu (Comptes-rendus des envoyés chargés de conférer des titres impériaux aux Ryūkyū).
Il y reparle du saké Nanban (barbare) :

Ce saké Nanban a été importé du Siam, et il est indiqué que la méthode de brassage est celle du saké chinois.

– Comptes-rendus des envoyés chargés de conférer des titres impériaux aux Ryukyu. 1534

Le Siam est depuis le 9ème siècle un important exportateur de distillats. Voir 916.
Le Siam a lui-même appris la distillation des précursseurs chinois. Voir 670.

Les premiers alambics trouvés dans la province du Yunnan (Chine) ressemblent à ceux trouvés en aval du fleuve Mékong, au Siam.
Ces alambics trouvent leur chemin vers Okinawa où les habitants ont commencé à fabriquer des awamori.
La distillation a atteint le Japon par le commerce qu’entretiennent les Ryūkyū. 

Note de bas de page :

  1. Pellegrini, Christopher. The Shochu Handbook. Telemachus. 2014.

à suivre chers bibules

lache un com'

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